La circoncision, une arme efficace contre le SIDA
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et Onusida recommandent officiellement la circoncision comme moyen supplémentaire de prévention contre la propagation du SIDA, confirmant ainsi les résultats 'une quarantaine d'études menées jusqu'à ce jour dans le monde entier.
Encore faut-elle que cette opération bénigne soit effectuée dans de bonnes conditions d'hygiène, par des praticiens compétents et qu'un minimum de précautions soient prises. Il est admis, en effet, que la circoncision augmente le risque de contagion en cas de rapport sexuel avant cicatrisation complète. Autre condition indispensable, l'accès à la circoncision doit être accessible à tous, y compris les plus pauvres, l'argent ne devant pas constituer un obstacle.
Ce sont aujourd'hui les résultats d'une consultation d'experts sur l'intérêt de la circoncision, organisée début mars à Montreux, en Suisse, qui ont été rendus publics. Pour cela, trois campagnes d'essais ont été organisées au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud, pays particulièrement touchés par l'épidémie.
Au terme des essais cliniques, les deux organisations onusiennes ont pu conclure que la circoncision réduisait de 60% le risque de contracter le SIDA lors de rapports sexuels. Les projections statistiques tenant compte de l'état actuel de la maladie et de son évolution probable concluent en la possibilité d'éviter 5,7 millions de nouvelles infections et 3 millions de décès au cours des 20 prochaines années simplement en généralisant la pratique de la circoncision.
Mais tant l'OMS qu'Onusida mettent en garde contre un sentiment de fausse sécurité qui pourrait résulter de la circoncision. Car si celle-ci réduit les risques de contamination, elle ne rend pas la maladie intransmissible et ne dispense pas de l'usage du préservatif ou d'autres moyens de préservation.
Les chercheurs ne sont pas encore arrivés à expliquer avec certitude le mécanisme protecteur de la circoncision. Une des hypothèses les plus communément citées voudrait que la surface interne du prépuce recèle un plus grand nombre de cellules pouvant être facilement infectées par le VIH, mais ce fait n'est pas établi avec certitude. Seules les études statistiques semblent à présent formelles.
Une autre étude, effectuée en 1987 au Kenya par l'université de Manitoba, avait enregistré des résultats similaires, mais avait aussi conclu que la circoncision ne protégeait pas d'autres maladies sexuellement transmissibles comme l'herpès ou la syphilis.
Source: Futura-Sciences